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La langue de Molière au 21e siècle en France
L’appartenance à une communauté se traduit en règle générale par l’observance de règles codifiées et parmi celles-ci l’utilisation d’une langue constitue sans nul doute l’un des liens les plus forts. A titre d’exemple, l’on peut citer les patois, les langues locales (breton, basque, chti…), l’argot, le verlan, etc. Les révolutionnaires de 1789 et leurs successeurs l’avaient d’ailleurs bien compris puisque, pour réaliser l’unité de la Nation française (en usant parfois de méthodes répressives), ils ont interdit sur l’ensemble du territoire l’usage de toute autre langue que le français ! Par la colonisation, les liens commerciaux, la diplomatie, la culture, notre langue s’est hissée aux tous premiers rangs dans le monde, donnant ainsi naissance à une communauté francophone très importante et fière de l’être.
Le français était devenu une langue universelle.
Peut-on dire qu’il en est toujours de même ? Qu’en est-il aujourd’hui de la langue de Molière ? Toujours triomphante ? Toujours vivante ? Ou sur le déclin ?
Alors que la loi « Toubon » veille à garantir la primauté du français sur le territoire national, participe l’effort de cohésion sociale et contribue à la promotion de notre langue en Europe et dans le monde, de plus en plus de sociétés s'internationalisent et poussent leurs cadres à travailler en anglais.
Et les exemples sont nombreux en la matière ! De la publicité à la recherche scientifique en passant par les médias, la langue anglaise, insidieusement, envahit notre contrée.
En application de la dite loi, votée le 4 août 1994, le gouvernement français entend développer, grâce à un nombre plus important d’agents assermentés, l’élargissement des contrôles d’application et, si nécessaire, l’application des sanctions pénales qui s’imposent (l’affaire GEMS en est une démonstration).
Parallèlement et toujours en faveur de la langue française, les pouvoirs publics engagent des actions auprès du grand public, telles que : en 2005, la Xéme Semaine de la langue française et de la francophonie sur le thème « le français, langue de l’aventure scientifique » à l’occasion du centenaire de la mort de Jules Verne ; en 2006, « Franco fffonies », Festival des cultures francophones pour lequel participent 72 états ou gouvernements !
Des avancées significatives ont abouti grâce aux partenariats interministériels : création des Fonds de soutien à l’interprétariat ; langage administratif simplifié pour une plus grande accessibilité des formulaires les plus usités : possibilité de préparer un diplôme de langue française pour les immigrés souhaitant s’installer durablement en France.
La nécessité absolue de changement des méthodes d’apprentissage de la lecture a conduit Jack Lang puis Luc Ferry, respectivement Ministres de l’Education Nationale en 2002 et en 2003, à réformer radicalement ces méthodes. C’est ainsi que nous assistons à un retour à la méthode littérale et syllabique et à la suppression des méthodes globale et semi-globale.
Dans le domaine scientifique et technique, la dangereuse domination de l’anglais a conduit les pouvoirs publics à produire un vocabulaire spécialisé. C’est ainsi que 223 termes relevant de différents domaines d’activité ont été publié dans le Journal Officiel, à charge pour les techniciens et fonctionnaires relevant de ces secteurs professionnels de les substituer aux termes anglais initialement utilisés.
Le français trouve, aujourd’hui, sa place sur l’outil Internet, quasiment 100 pour cent anglophone à sa création. En effet, pendant que l’anglais perd du terrain (36 pour cent), nombre de pages rédigé en français connaît une sensible augmentation, c’est dire la productivité des locuteurs français !
Les efforts engagés par les pouvoirs publics sont-il aussi volontaristes en France qu’en Europe ?
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